top of page

La représentation

Présentation de la séance

Au cours de cette séance, les élèves s'essaient au rôle de spectateur :

  • ils rencontrent Anne Courel pour une interview.

  • ils assistent à la représentation de la pièce (dans le cadre du dispositif "collège au théâtre").

Modalités

Les modalités :

Le teaser de la pièce

 

Rencontre avec Anne Courel (metteuse en scène de la pièce)  juste avant la représentation, le 24 novembre, dans les locaux de l'ABC

 

ANNE : Comment appréhendez-vous le 4 décembre ? Est-ce que vous vous dites "il va falloir apprendre"? Est-ce que ça vous paraît simple ?

EMILE : Je pense que ça implique du travail.

ANNE : Ce n'est pas le plus dur, la mémoire. C'est comme lorsque vous apprenez à faire du vélo ou de la musique. On apprend en faisant.

CHARLES : C'est quelque chose qui s'imprime, comme un chemin que l'on fait souvent.

ANNE : Essayez ce soir d'aller au lit les yeux fermés. C'est comme lorsqu'on s'habille. On retrouve les vêtements rangés au même endroit.

CHARLES : C'est une question d'habitude, de répétition, d'intuition.

ANNE : Tu sais où tu es.

 

ANNE : C'est aussi pour ça qu'on fait des exercices de théâtre. On ne peut pas juste apprendre par coeur. On travaille pour se dire "cette image-là, elle me raconte ça", "celle-là...".

EMILE : On se dit que l'on est quelqu'un d'autre ?

ANNE : Pas exactement. Regarde, vous êtes dix garçons, est-ce que vous allez tous jouer de la même façon Dalton ?

HUGO : Non, on aura différentes interprétations.

EMILE : Il y a différentes choses qui font ce qu'on est.

ANNE : On ne se débarrasse pas des petites chose qui font ce qu'on est. Au contraire, on va les utiliser, partir de nous.

 

ANNE : Si vous faites trois Dalton différents, comment est-ce que je fais pour choisir ?

ALICIA : En fonction des caractères ?

ANNE : Moi, j'ai une idée de Pace. Cette idée peut aussi changer.

ALICIA : Oui, mais en tant que metteur en scène, c'est vous qui décidez.

ANNE : Oui. J'observe. Les gens qui sont sur scène ont un corps, une voix. Je ne dis pas "Toi, tu dois faire ça."

OCEANE : On adapte, on avance, on se met d'accord.

ALICIA : Après, il faut beaucoup répéter.

 

ANNE : Après, viennent les éléments techniques. Lesquels ?

ELIOTT : Le son du train ?

HUGO : On peut se demander si on fait les décors en vrai ou si on utilise des illusions.

ANNE : Là, on part battu car il y a une maison, un pont de trente mètres de haut, une prison...

Hugo : Les bruitages ?

ANNE : Oui, tout ce qu'on entend...

EMILE : La tonalité de la voix ?

ANNE : Micro ou pas micro ? On parle de dos ? De face ?

HUGO : On peut utiliser un accompagnement musical.

ANNE : Vous, vous mettriez quoi ?

CHARLES : Quelque chose d'entraînant pour le train. Des musiques différentes selon les moments.

ANNE : Oui, mais du métal ? du classique ?

ALEXANDRE : Pour le passage du train, je mettrais une musique mystérieuse.

ALICIA : Moi, je mettrais plutôt des bruitages.

EMILE : Oui, car on n'est pas au cinéma.

 

ANNE : Et pour le décor, vous feriez quoi ?

CHARLES : Pas de décor et on imagine tout.

ANNE : Il faut quand même aider un peu le spectateur. Il y a beaucoup de flash-backs, par exemple.

CHARLES : On peut utiliser de la vidéo.

PRECILLIA : On peut faire des jeux de lumière.

LORIS : Pour la prison, on peut jouer avec une faible luminosité.

EMILE : Les lumières permettent de faire regarder les spectateurs où on veut qu'ils regardent.

CHARLES : On peut aussi créer une atmosphère.

ANNE : Effectivement la lumière permet de faire des focus. On peut faire des jeux d'ombre, des lumière pour ne pas que les spectateurs voient quelque chose... ou pour créer la prison. La lumière permet de manipuler. Le son aussi. Tu peux emmener les gens quelque part. C'est comme une grosse masse d'instruments qui enflent et on a les poils qui se hérissent sur les bras.

PRECILLIA : Oui, pour créer le suspens.

ANNE : En plus, la musique fait partie de votre vie. Elle convoque des sensations.

 

ANNE : Après la lumière, le son... on a besoin de quoi ?

OCEANE : D'une maquilleuse ?

ANNE : Oui, d'ailleurs, l'avant dernière répétition s'appelle "la couturière". Quels costumes vous choisiriez ?

PRECILLIA : Des costumes à l'ancienne, en velours.

BASTIEN : Des costumes de 1936.

ANNE : Oui, mais la pièce nous parle aussi d'aujourd'hui. On peut aussi les habiller comme nous.

CHARLES : Ou à l'américaine, pauvres.

HUGO : En faisant attention aux chaussures.

ANNE : Vous connaissez le film "La ruée vers l'or"?

PRECILLIA : Oui, ils mangent la semelle de leurs chaussures.

ANNE : On aurait pu les habiller comme des jeunes grecs...

 

OCEANE : Il reste les machinistes.

ANNE : Aujourd'hui beaucoup de choses se font avec des moteurs.

PRECILLIA : Des techniciens ?

ANNE : Oui, des techniciens lumière, son...

HUGO : Est-ce qu'il y a un espace sous la scène comme avant ?

ANNE : Plus maintenant. Avant oui. C'était même des marins qui montaient et nouaient les cordes, même si on ne dit jamais le mot corde au théâtre.

 

ANNE : On est encore très nombreux. Il en reste.

EMILE : Les ouvreuses ?

ANNE : Elles ne sont pas avec la compagnie, mais avec le théâtre. En fait, ce sont les théâtre qui achètent les pièces.

EMILE : Il faut des spectateurs.

ANNE : Très bien. On les oublie. Il faut quelqu'un qui réponde. Il n'y a pas de théâtre sans spectateur.

 

 

 

La question de l'incarnation                                                                              Rencontre avec Anne Courel 

bottom of page